Au Havre, à Nice, à Strasbourg ou encore à Asnières... Partout en France des électeurs ont découvert, le jour du premier tour, leur radiation des listes électorales. Dès dimanche, certains se sont immédiatement tournés vers les tribunaux pour régulariser leur situation afin de pouvoir voter, ou à défaut, déposer un recours en vue du second tour. Sans grande chance de succès puisque les électeurs radiés auraient dû se réinscrire avant le 31 décembre 2016 sur les listes électorales...
Plus de 250 000 électeurs radiés par les communes
A chaque révision électorale, les communes procèdent à la radiation d'un certain nombre d'électeurs. D'après l'Insee, 738 000 électeurs ont été radiés à l'occasion de la révision électorale 2016-2017. Parmi eux, 28 000 ont perdu leur droit de vote (suite à une décision de justice), 456 000 sont décédés et 254 000 ont été radiés à l'initiative des communes, «qui constatent que l'électeur n'a plus d'attache avec la commune», selon l'Insee. Un chiffre en augmentation de 28% par rapport à la révision précédente, détaille l'institut.
Si les mairies sont tenues d'informer les électeurs de leur radiation, certains affirment n'avoir rien reçu. D'autres avaient pu voter en 2015 alors qu'ils avaient déjà déménagé. Ainsi, l'hiver dernier, la ville de Clichy (Hauts-de-Seine) a mis à jour son fichier électoral pour la première fois depuis 10 ans, avec à la clé 3800 radiations d'office (sur 50000 habitants). Certains, qui avaient déménagé dans la même commune, ont pu être «récupérés» grâce au croisement avec le fichier des impôts, mais essentiellement des hommes puisqu’en France l’administration fiscale s’adresse au mari...
Hier, au moment décisif des dépouillements à Marseille, un président de bureau de vote est resté... introuvable! Lui et la sacoche de résultats qu'il détenait. Des policiers se sont alors lancés à sa recherche. Et les spéculations allaient bon train autour de cette disparition pour le moins mystérieuse. D'autant plus que son téléphone portable restait muet.
Pendant que les résultats tombaient dans l'ensemble des 480 bureaux de vote marseillais, celui des Olives (13e arrondissement) demeurait suspendu au travail des enquêteurs. Les heures ont passé et c'est bientôt toute la ville qui avait les yeux tournés vers le 13e arrondissement pour connaître le verdict définitif des urnes.
Toute une ville inquiète
Les enquêteurs ont finalement réussi à mettre la main sur le fameux président du bureau de vote. Ce dernier était tout simplement chez lui avec la sacoche des résultats! L'histoire ne dit pas s'il regardait tranquillement la soirée présidentielle à la télé dans son canapé, pendant que toute la cité phocéenne s'inquiétait à son sujet.
Toujours est-il que l'homme n'aurait tout simplement pas compris la procédure à suivre - c'est un comble ! - et serait rentré tranquillement chez lui avec l'ensemble des bulletins non dépouillés, selon La Provence.