“C’est comme nommer un pyromane chef des pompiers”. L’Arabie Saoudite a été élue comme État membre de la Commission de la condition de la femme des Nations Unies.
L’Arabie Saoudite va occuper un siège à la Commission de la condition de la femme des Nations Unies (CSW). C’est l’organisation UN Watch qui l’a révélé samedi 22 avril : le royaume rigoriste a été élu pour la période 2018-2022 parmi les 45 États siégeant à la CSW, présenté par l’ONU comme « le principal organe intergouvernemental mondial dédié exclusivement à la promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes ».
Au sein de cette Commission l’Arabie Saoudite, où les femmes n’ont pas le droit de conduite une voiture ou de voyager à l’étranger sans gardien mâle, pourra ainsi contribuer « à l’établissement des normes mondiales relatives à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes. »
Pour le Canadien Hillel Neuer, directeur exécutif d’UN Watch, « élire l’Arabie Saoudite pour contribuer à la protection des droits des femmes, c’est comme nommer un pyromane chef des pompiers ». UN Watch s’était déjà élevé, à l’automne 2015, contre la reconduction d’un Saoudien à un poste-clé au sein du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU.
Voir : Remous après la promotion d’un Saoudien au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU
La CSW dépend de l’ECOSOC, Conseil économique et social des Nations Unies. C’est par un vote des 54 États membres de ce Conseil que l’Arabie saoudite s’est vue attribuer ce siège lui permettant de donner de la voix sur les droits des femmes. Selon UN Watch, au moins 5 États de l’Union européenne ont permis l’élection du royaume rigoriste.
Les mécanismes de l’ONU ne permettent pas vraiment de laisser le royaume saoudien à la porte de ce genre d’institution. Comme d’autres organes onusiens, la CSW doit comporter un nombre donné d’États représentant chaque région du globe. D’autres pays peu respectueux des droits des femmes, comme l’Iran ou le Qatar, en ont déjà été membres.