Les teufeurs de France lancent une grande manif nationale à Toulouse, Paris, Nantes et Marseille
Les derniers mois ont été marqués en France par la recrudescence des tensions entre autorités et organisateurs de free parties. De nombreuses teufs se sont ainsi soldées par des affrontements avec les forces de l’ordre et des saisies de matériel. Afin de protester contre cette répression, un appel à manifester le 18 mars a été lancé par plusieurs collectifs. Une "manifestive nationale" qui aura lieu dans quatre villes différentes : Toulouse, Paris, Nantes et Marseille.
La communauté des teufeurs est en émoi ; en novembre dernier, une série de rave parties a été interrompue en Bretagne et en Ille-et-Vilaine – des interruptions souvent menées manu militari, faisant plusieurs blessés des deux côtés et résultant en la saisie de plusieurs sound systems. Le même mois, les locaux parisiens de Techno+ étaient perquisitionnés. Un communiqué de presse publié par l’association de prévention et de réduction des risques liés à l’usage de la drogue nous apprenait la semaine dernière qu’elle risque une mise en examen. Dernier point de tension en date : le rejet par la Cour de cassation du pourvoi déposé par le collectif Marmotek, dont le sound system a été saisi lors d’une rave party non déclarée ayant rassemblé 700 personnes, et dont le dispositif de sécurité a été jugé "indéniablement insuffisant" par le tribunal. Le jugement fait état d'un unique point d'eau et de deux secouristes équipés d'une seule trousse de soin pour l'ensemble des participants.
Face à ces événements, parmi d’autres, le collectif de la fête libre, les Insoumis et les sound systems bretons, se sont associés pour lancer un appel à manifester d’envergure nationale, immédiatement ralliés par de nombreux collectifs régionaux. La "Manifestive" invite les teufeurs à se rassembler à Toulouse, Paris, Nantes ou Marseille afin de "danser dans la rue pour la liberté d’expression" le 18 mars prochain.
"Unis, dans la rue pour défendre mais aussi faire découvrir au public ce qui nous fait vibrer"
En référence aux événements récents, le communiqué de la manifestation demande le retrait de l’amendement Mariani (qui dénie aux rave parties leur caractère culturel et les soumet à une déclaration préalable auprès de la préfecture), ainsi que l’arrêt "immédiat et définitif" des saisies de matériel. D’autres revendications concernent l’arrêt des procédures abusives à l’encontre des organisateurs, et la mise à disposition pour ces derniers de terrains publics inutilisés et exploitables pour organiser des fêtes.
"Unis, dans la rue pour défendre mais aussi faire découvrir au public ce qui nous fait vibrer. Le 18 mars, nous irons à la rencontre de la population et des médias pour partager notre motivation et notre vision de la culture, de la solidarité et du partage !"