EURÊKA - Une équipe scientifique internationale a annoncé jeudi avoir de nouveau détecté des ondes gravitationnelles, c'est-à-dire la collision de deux immenses trous noirs. Il s'agit de la troisième observation de ces vibrations de l'univers prédites par la théorie de la relativité générale d'Albert Einstein en 1916.
Une équipe scientifique internationale a annoncé ce jeudi avoir détecté pour la troisième fois des ondes gravitationnelles. Ces ondes résultent de légères perturbations de la trame de l’espace-temps sous l’effet du déplacement d’un objet massif, un peu comme un poids déforme un filet.
Générées par la collision entre deux trous noirs
Comme lors des deux premières détections, datant du 11 février 2016 et du le 15 juin 2016, les ondes gravitationnelles observées ce 4 janvier 2017 ont été générées par la collision entre deux trous noirs pour en former un plus massif, jusqu’à 62 fois la masse de notre soleil.
La dernière détection révèle, elle, que la collision entre les deux trous noirs s’est produite à environ trois milliards d’années-lumière, comparativement à 1,3 milliard et 1,4 milliard d’années-lumière pour la première et la seconde observation respectivement. Quand au trou noir issu de la collision, il était d’environ 49 masses solaires.
« C’est remarquable que les humains puissent théoriser de tels phénomènes étranges »
Parce que la source était beaucoup plus éloignée, cette découverte, publiée dans la revue américaine Physical Review Letters, a permis de prouver l’exactitude d’un des corollaires de la théorie de la relativité générale : les ondes gravitationnelles ne se dispersent pas en se propageant. Ce qui donne une fois de plus raison à Albert Einstein.
« C’est vraiment remarquable que les humains puissent théoriser et vérifier de tels phénomènes étranges et extrêmes qui se sont produits il y a des milliards d’années et à des milliards d’années-lumière de la Terre », a relevé David Shoemaker, astrophysicien du Massachusetts Institute of Technology (MIT) et porte-parole de cette collaboration scientifique. « Cette dernière observation confirme encore l’existence de trous noirs d’une masse supérieure à vingt soleils, des objets dont nous ignorions l’existence avant que le Ligo ne les déniche. »
Virgo et les mystères du cosmos
Les trois observations ont, en effet, été effectuées par l’instrument américain Ligo (Laser Interferometer Gravitational-Wave Observatory), formé de deux détecteurs identiques de quatre kilomètres de long, situés à 3.000 kilomètres l’un de l’autre, en Louisiane et dans l’Etat de Washington.
Reste que la localisation des sources de signaux d’ondes gravitationnelles devrait être nettement améliorée au cours des prochains mois quand l’interféromètre européen Virgo aura accru son réseau de détecteurs. Cet instrument basé en Italie devrait permettre d’expliquer d’autres mystères du cosmos.
Source : 20minutes, LCI,