Sclérose en plaques. anticorps pour les neurones ?

Des chercheurs travaillent actuellement au développement d’un anticorps qui, chez les personnes atteintes de sclérose en plaques, permettrait de doper le processus naturel de reconstitution de la myéline, la substance qui entoure les nerfs et qu’endommage la maladie. Les travaux scientifiques pourraient durer dix ans mais l’espoir est réel.

Sclerose en plaques une nouvelle molecule et un anticorps a lessai

La Journée mondiale de la sclérose en plaques ce mercredi a donné l’occasion aux spécialistes de partager leur volonté d’orienter leurs recherches vers une potentielle reconstruction de la myéline, qui entoure les fibres nerveuses et que la maladie détruit lors de poussées inflammatoires.

Ces pics touchent le système nerveux central et sont suivis de périodes de reconstitution partielle de la myéline, dont l’ampleur varie d’un malade à l’autre. Une différence capitale quand on sait que cette « remyélinisation » joue un rôle majeur dans l’état de santé des patients atteints de sclérose en plaques.

 

 

« On va pouvoir améliorer le pronostic des patients »

C’est ce qu’ont montré des chercheurs en comparant les images cérébrales de patients obtenues à trois mois d’intervalle. L’état général des sujets ayant une meilleure capacité de réparation de la myéline est en moyenne plus satisfaisant, et les handicaps dont ils souffrent moins importants.

Le constat rend les scientifiques optimistes pour le futur. « Cela veut dire que le jour où on aura des médicaments remyélinisants à notre disposition, on va pouvoir améliorer le pronostic des patients », analyse Benedetta Bodini, neurologue à l’Institut du cerveau et de la moelle épinière (ICM) de Paris, citée par Sciences et Avenir.

 

 

Le processus pourrait prendre une dizaine d’années

D’autres scientifiques de l’ICM explorent d’ailleurs déjà une piste encourageante, celle de la molécule CCL19, davantage présente dans l’organisme des patients qui présentent un faible taux de remyélinisation. « C’est une cible thérapeutique intéressante : si on inhibe cette molécule, on pourra augmenter la réparation », explique Violetta Zujovic, chargée de recherche à l’ICM. Les chercheurs travaillent désormais sur le développement d’un anticorps qui aurait justement cet effet sur la CCL19 en limitant les effets secondaires.

Des tests sont menés sur des cellules humaines in vivo avant des expériences sur des animaux de laboratoire et, à terme, sur des volontaires humains. Le parcours scientifique pourrait prendre une dizaine d’années mais il laisse entrevoir la possibilité d’une avancée majeure dans la prise en charge de la maladie auto-immune qui affecte plus de deux millions de personnes dans le monde.

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