Cinq dauphins se sont échoués sur les côtes du Finistère, samedi. Des réactions de panique à des séismes ? C’est une hypothèse, soulevée par le spécialiste des mammifères marins à Océanopolis.
Samedi après-midi, cinq dauphins se sont échoués sur la côte finistérienne, l’un au Conquet, les quatre autres en presqu’île de Crozon. À bord de canots pneumatiques, les pompiers, accompagnés d’agents du parc naturel marin, les ont aidés à regagner le large.
Un événement troublant. Le plus jeune tournait en rond dans le port du Conquet, coincé par la marée descendante : « Un comportement révélateur d’un choc émotionnel, commente Sami Hassani, responsable des mammifères marins à Océanopolis. Si les dauphins peuvent s’aventurer dans les ports, ils n’y restent jamais prisonniers. »
Bloqués dans des parcs à huîtres sur l’île du Renard, au fond de la baie de Roscanvel, non loin de l’île Longue, les quatre autres dauphins montraient un comportement tout aussi inhabituel et erratique. Les sauveteurs, aidés de l’ostréiculteur, ont dû batailler pour les renvoyer vers la haute mer, les mammifères marins revenant aveuglément vers le rivage.
Inquiétant, d’autant plus que le même phénomène s’est produit ailleurs que dans le Finistère, sur la façade atlantique. L’Observatoire Pelagis, le dispositif d’observation pour la conservation des mammifères et oiseaux marins basés à la Rochelle, l’a confirmé à Océanopolis.
Trois séismes à la pointe du Finistère
Pourquoi les dauphins sont-ils venus s’échouer ? À cause d’un séisme et ses manifestations sous-marines. C’est l’hypothèse envisagée par les deux organismes qui veillent sur les animaux marins : « Un séisme peut déclencher un mouvement de panique chez les dauphins, continue Sami Hassani. Ils seraient en effet sensibles aux perturbations du champ magnétique terrestre, provoquées par le déplacement des plaques tectoniques. » Reste à prouver la « corrélation » entre séisme et échouage de dauphins, « déjà observée par d’autres scientifiques, en Nouvelle-Zélande, au Japon, ou dans l’Adriatique »…
Pas besoin d’aller aussi loin pour vérifier l’hypothèse : jeudi dernier, à Pencran, à 18 h 47, un séisme d’une magnitude de 3,4 était ressenti. Vendredi, à 22 h 13, à la pointe du Finistère, nouveau petit séisme de 2,9 entre Le Folgoët et Guissény. Et, dimanche soir, aux environs de 22 h 30, la terre a encore tremblé, un séisme de 3,9 ressenti de Brest à Morlaix. Faibles, certes, pour des humains. Mais pour des dauphins ?
Un autre cas au Pays Basque
Plus généralement, ce ne sont pas moins de cinq cas de dauphins en difficulté qui ont été rapportés, samedi, à l'observatoire Pelagis, qui gère le réseau national d'échouages des mammifères marins. Des cas recensés en Bretagne, donc, mais aussi au Pays Basque, à Hendaye. « C'est assez rare de voir des dauphins vivants s'échouer en différents endroits au cours de la même journée », explique Christine Dumas, chef d'équipe mammifères marins d'Océanopolis. Selon cette dernière, ces échouages « sont souvent liés à un grand stress, qui peut être provoqué par un bruit sourd et profond ».
Source : Ouest France Brest