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La production des stylos Bic délocalisée, en Tunisie

Le vendredi, 18 janvier 2019

Dans Société - Blog

Saviez-vous que le stylo quatre couleurs, l’Atlantis et le Vélocity de Bic étaient produits à Vannes (Morbihan), dans les locaux de Bic sport ? Maintenant, oui.

Depuis jeudi 3 janvier 2019, les 33 salariés de la chaîne de production, ont démarré une grève illimitée. En juillet, ils seront sans emploi et dénoncent un « manque de loyauté » de l’entreprise française qui délocalise sa production vers la Tunisie et Marne-la-Vallée.

Le 20 novembre 2018, les employés de Bic sport apprenaient que leur site était vendu au leader du kayak, Tahé outdoors, et que les locaux seraient intégralement dédiés à la production de kayaks et planches.

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Le stylo 4 couleurs à la rescousse de Bic sport

Si les salariés de Bic sport conservaient leur emploi, ceux de Bic écriture seraient licenciés en juillet 2019. En effet, plus question pour le site d’accueillir la production de stylos Bic.

« Avant il n’y avait que Bic sport à Vannes, mais comme les chiffres n’étaient pas très bons, Bic a décidé de rapatrier le stylo 4 couleurs de Redon à Vannes en 1996 », se rappelle Jean-Louis Le Droguenne, délégué syndical.

Jusqu’en mars 2018, tout le monde travaillait pour Bic sport. Puis on nous a rattaché à Bic écriture, dont le siège est à Marne-la-Vallée. Et le 20 novembre on apprenait le rachat de Bic sport par Tahé et que l’intégralité du bâtiment serait dédié au matériel sportif. Donc on nous a annoncé le licenciement de 33 personnes. Nous. »

Tahé Outdoors est le leader européen dans le domaine du kayak. La marque estonienne a officialisé le rachat de la filiale Bic sport de Vannes le 2 janvier 2019. Sur l’année 2017, Bic sport a réalisé un chiffre d’affaires de 22 078 100 €. L’entreprise française était valorisée entre 6 et 9 milliards d’euros. 

 

La production s’arrêtera définitivement en juillet 2019

La production des 100 millions de stylos qui sortaient chaque année de l’usine vannetaise sera dorénavant répartie entre Bizerte en Tunisie et Marne-la-Vallée, qui hérite du fameux 4 couleurs. En attendant, à Vannes, il faudra produire jusqu’à juillet 2019. Les six machines de montage partiront au fur et à mesure.

 

Les employés morbihannais, qui se retrouveront alors sans emploi, militent pour une prime de motivation et de présence au poste. « La direction nous a proposé le quart de la prime et de former les Tunisiens », s’étrangle le délégué syndical.

 

Une présence 24 h/24

J’ai fait un BTS plastique à Questembert, je ne vais pas former un Tunisien et lui donner mon savoir-faire, pour me retrouver ensuite sans emploi.

Les grévistes ont installé leur campement, passent la nuit sur place et même le week-end s’il le faut. Du café, des grillades, un feu, les hommes et les femmes vêtus de gilets oranges brandissent leurs drapeaux sur la route, devant l’usine, à l’égard des automobilistes qui klaxonnent en guise de soutien.

Six postes en région parisienne

Ça ne donne pas une bonne image de Bic, mais tant pis. On n’a jamais rien dit, mais là c’est un manque de loyauté de la part de l’entreprise française !

La direction de Marne-la-Vallée a proposé six postes en région parisienne. « On a construit nos vies ici, soutient Jean-Louis Le Droguenne. Certains ont 38 ans de boîte. On a demandé à Bic s’il n’était pas possible de trouver un autre site dans les environs. On nous a répondu que c’était trop onéreux ».

Le maire de Vannes à l’écoute des salariés

Le maire de la ville de Vannes, David Robo, affirme dans un communiqué qu’il se tient à la disposition des salariés pour les accompagner dans le cadre du plan de sauvegarde de l’emploi. 

Quant à l’implantation de Tahé Outdoors, le premier édile de la ville, souhaite « échanger dans les meilleurs délais avec les dirigeants sur les perspectives de développement de Bic Sport à Vannes

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