« L’histoire a montré que si nous voulons le progrès, il faut l’imposer », expliquait au Monde, l’automne dernier, le ministre des Affaires sociales islandais Thorsteinn Viglundsson. Pour le moment, seules les entreprises privées de plus de 25 salariés sont concernées ; mais, d’ici 2020, l’ensemble des entreprises devront prouver qu’elles rémunèrent femmes et hommes à égalité. Dans le cas contraire, une sanction financière est prévue par la loi. Égaliser ou raquer, il faudra choisir.
« Nous voulons que les gens se préoccupent de ce sujet, que les départements des ressources humaines mettent en place des normes de salaires et regardent ce qu’il est nécessaire de mettre en place pour qu’à la fin, le genre ne soit pas la raison pour laquelle les salaires sont différents », déclarait en avril dernier le Premier ministre de l’époque Bjarni Benediktsson à la télévision américaine.
Cette nouvelle loi impose à toutes les entreprises publiques, mais aussi privées, de plus de 25 salariés, d’appliquer une stricte égalité des salaires.
Chaque année, les entreprises devront se voir décerner un certificat prouvant leurs bonnes pratiques. Si elles ne respectent par la parité, elles devront s’acquitter d’une amende.
L’Islande, championne de l’égalité
Au-delà de l’égalité femmes-hommes, cette loi concerne également les discriminations salariales liées à l’origine ethnique, la religion, l’âge, l’orientation sexuelle ou le handicap.
En 2016 déjà, devant le forum HeForShe, le Premier ministre Sigmundur Davíð Gunnlaugsson déclarait : « Même si l’Islande est en pointe dans la lutte pour réduire les inégalités dans plusieurs domaines, certaines recherches indiquent un écart inacceptable de 5%. Un écart que l’Islande s’engage à supprimer d’ici à 2022. »
En 2017, l’Islande a été placée pour la 9ème année consécutive en tête du classement du Forum économique mondial sur les inégalités entre femmes et hommes.