L’écart est moins important pour les femmes, mais ne disparaît pas pour autant. L’espérance de vie des plus modestes s’élève à 80 ans, contre un peu plus de 88 ans pour les mieux loties. Il est toutefois intéressant de noter qu’à partir de 1 300 euros mensuels, les femmes dépassent les hommes, même les plus aisés. Cela tient, selon l’Insee, à « des comportements plus favorables à une bonne santé », « un meilleur suivi médical, en particulier pendant la vie féconde », et « une durée de travail plus faible ».
En moyenne, les disparités entre les sexes tendent néanmoins à se réduire. Dans son bilan démographique annuel sorti le 16 janvier, l’Insee faisait remarquer que l’espérance de vie des hommes s’était remise à progresser depuis 2016, alors que celles des femmes accusait une légère baisse. « Elles ont adopté les comportements à risque masculins, le tabagisme en particulier », soulignait alors le géographe Laurent Chalard. Mais les données annuelles peuvent varier sensiblement selon la virulence des épidémies.
Le diplôme jouerait peu sur ces écarts, quels que soient les sexes. « Le niveau de vie en lui-même, en facilitant la prévention et l’accès aux soins, peut être la cause directe d’une bonne santé », note l’Insee. D’après une enquête de 2014, un adulte sur dix, parmi les 20 % les plus pauvres, avait renoncé à consulter un médecin pour des raisons financières. Mais causes et conséquences s’entremêlent souvent : une mauvaise santé peut aussi entraîner un faible niveau de vie en pesant sur les études et l’emploi.
Pour finir, l’espérance de vie varie assez nettement d’une région à l’autre. Toutes choses égales par ailleurs, c’est-à-dire en tenant compte du sexe, de l’âge, du niveau de vie et de la catégorie sociale, l’Occitanie et les Pays de la Loire se situent en tête du classement. Ce sont les Hauts-de-France qui finissent en queue de peloton.
Selon l’Insee, ces écarts pourraient s’expliquer par des différences culturelles, comportementales et environnementales (consommation d’alcool, habitudes alimentaires, pollution, etc.), ou encore être liés à l’offre de soins plus ou moins importante selon les régions françaises.