Au Village La Poemelière se dresse le mur d'abeilles le plus imposant de France. Voila 210 Ans Il abritait une centaine de ruche. Acquis par la commune il y a une dizaine d'années, ce témoin de l'histoire de nos campagnes va être restauré, pour un coût de 12 000 euros, avec une aide de Saint-Lô Agglo et de la Fondation du Patrimoine.
Ce rucher suscite toujours un intérêt selon le maire de la commune, des écoles, où des associations d'apiculteurs venues de la France entière viennent régulièrement le visiter. La commune qui espère également un label historique ou du patrimoine afin de valoriser ce mur à abeilles.
La construction est caractéristique des murs d’abeille qui ornaient, au siècle dernier, bon nombre d’exploitations agricoles : une ruche en paille sans calotte qui, le soir venu, permettait au cultivateur de récolter le miel sans se faire piquer en… asphyxiant les abeilles ! Dans la Manche, comme un peu partout en Normandie, il existait – il en existe encore – plusieurs types de constructions qui le plus souvent étaient du même matériau que les habitations environnantes : la pierre de calcaire dans le nord-Cotentin, le schiste dans le Saint-lois et l’argile en torchis dans la région de Tessy. Certaines ruches dans les fermes n’avaient pas de murs, faute de place ou d’argent et les fermiers réalisaient alors une chape de paille en forme de chapeau pour prévenir des intempéries.
Le mur de Tessy est un petit trésor, témoignage d’un vrai savoir faire. Son concepteur, parent de Madeleine Gendrin, était un “moucheux”, autrement dit un éleveur à mouches. Les petites abeilles étaient ainsi baptisées : “les mouches à miel”, en patois “les môques à mi”. Madeleine, la maîtresse des lieux, n’est pas là pour faire la visite. Son joli mur est encore visible, dissimulé derrière les jolis bouquets de fleurs.