Pour sa part, la Police des Airs et des Frontières de Marignane (Aéroport de Marseille) s’est inquiétée de son côté de la dangerosité de la maladie pour les ressortissants et voyageurs français sur l’île.
- L’OMS ne déconseille pas de voyager, mais s’inquiète -
À l’OMS, l’inquiétude est grande. Sur son site mis à jour ce mercredi 4 octobre, l’organisation a expliqué être "préoccupée par le fait que la peste se répande car elle est déjà présente dans plusieurs villes et c'est seulement le début de la saison de l'épidémie". Et si l’OMS déclare que "le risque de propagation est élevé au niveau national, modéré au niveau régional en raison des vols fréquents vers les îles voisines de l'océan Indien et faible au niveau mondial", elle "conseille, contre toute restriction, au voyage" à destination de Madagascar.
L’organisation s’explique en affirmant "qu’il est beaucoup plus efficace de maintenir la société normalement et de se concentrer sur les actions les plus efficaces" plutôt que fermer les frontières qui peut selon elle "créer des perturbations sociales, des soupçons, des voies souterraines et d’autres effets négatifs qui entravent une réponse efficace". Le bilan de la peste –du 1er août au 1er octobre- fait état de 24 décès et 133 cas, selon les derniers chiffres de l’organisation. Selon les autorités sanitaires malgaches, une trentaine de personnes seraient décédées.
L’Agence Régionale de Santé se veut elle rassurante. François Chieze, directeur de la veille de sécurité sanitaire explique que la peste qui touche l’île actuellement ne peut être qualifiée "d’épidémie". S’il avoue que la maladie "peut être très transmissible", il tient à préciser que cela agit "quand la personne se trouve dans une zone de grande insalubrité, ou proche de personnes déjà malades". Malgré tout, " rien ne justifie les restrictions de voyage" affirme-t-il, puisque le nombre de cas serait "légèrement au-dessus des normales" à cette période de l’année.
La peste est endémique à Madagascar, qui enregistre habituellement chaque année environ 400 cas, en majorité des cas de peste bubonique.
- Le PCR interpelle Annick Girardin, ministre des Outre-Mer -
Dans un communiqué, le Parti Communiste Réunionnais a exprimé sa "solidarité avec Madagascar", en rappelant "qu'en l'abscence de donner, il y a lieu d'anticiper le pire" sur l'île. Le PCR appelle ainsi Annick Girardin, ministre des Outre-Mer qui arrive jeudi 5 octobre à La Réunion, "de dépêcher sur place des moyens exceptionnels pour contribuer à faire face à la pandémie". Le parti demande également à la ministre de "faire appel à l'intervention résolue des organismes de santé internationaux".
La ministre des Outre-Mer arrive jeudi pour un voyage de cinq jours à travers l'île de La Réunion.
- Le gouvernement malgache se penche sur l’épidémie -
À Madagascar, la maladie prend une dimension politique. Le premier décès dû à la peste, comme le rappelle la presse locale, remonte au 28 août. Le décès du coach de l’équipe nationale seychelloise, touché par la peste, semble avoir réveillé les consciences dans les bureaux du gouvernement malgache, inquiet de son image à l’international, comme le révèle lexpressmada.com. Le sujet de la peste était "à l’ordre du jour" ce mercredi 4 octobre lors de la réunion hebdomadaire du gouvernement, comme l’explique le communiqué de presse du conseil du gouvernement de la veille.
Source : www.ipreunion.com