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Vidéo Intrusion dans le ministère de Griveaux

Le dimanche, 06 janvier 2019

Dans ALERTE INFO

A l'aide d'un chariot élévateur, plusieurs individus se sont introduits dans le ministère de Benjamin Griveaux.
 Le coeur du pouvoir a été visé, ce samedi soir, par les gilets jaunes avec l'intrusion violente dans le ministère du porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, qui a dénoncé une "attaque inadmissible contre la République".
Selon le récit du secrétaire d'État, des "gilets jaunes" et des "gens habillés en noir" ont "pris un engin de chantier qui était dans la rue" et "défoncé la porte du ministère" vers 16h15-16h30.
Entrés dans la cour, ils ont "cassé deux véhicules, quelques vitres, et puis ils sont repartis". Les personnels présents ont été "mis en sécurité" et évacués.

Vidéo :

Un précédent, en 1999
Le président Emmanuel Macron, sans faire référence à cet incident en particulier, a dénoncé une "extrême violence" venue "attaquer la République - ses gardiens, ses représentants, ses symboles", lors de l'"acte VIII" des "gilets jaunes" qui a rassemblé 50.000 personnes en France, selon le gouvernement, et a été émaillé de heurts dans plusieurs villes.
Une telle intrusion dans un ministère est très rare. La dernière en date remonte à 1999 avec le saccage par des agriculteurs du bureau de Dominique Voynet au ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement.
"Ce n'est pas moi qui ai été attaqué, c'est la République" et "la maison de France", a réagi Benjamin Griveaux. "C'est inacceptable et j'espère que les vidéos permettront d'identifier et de poursuivre les auteurs, et qu'ils seront très très durement condamnés", a-t-il ajouté, accusant les auteurs d'être les "ennemis de la démocratie".
Pas d'interpellation pour l'heure
Le parquet de Paris a indiqué à l'Agence France-Presse (AFP) qu'il avait ouvert une enquête confiée au 3ème district de police judiciaire. Il n'y a pas eu pour l'instant d'interpellation.
Les "gilets jaunes", dont certains ne cachent pas leur souhait de renverser le pouvoir en place, ont à plusieurs reprises tenté de briser les cordons de police pour s'approcher de l'Elysée au cours des manifestations qu'ils mènent tous les samedis depuis la mi-novembre.
Une manière pour les plus radicaux d'entre eux de répondre au défi lancé par Emmanuel Macron au début de l'affaire Benalla, lorsqu'il a invité ses opposants à venir le "chercher". L'un des leaders du mouvement, Eric Drouet, interrogé sur ce qu'il comptait faire si la manifestation arrivait devant l'Élysée, avait ainsi répondu: "On rentre dedans".


Le gouvernement effaré
L'intrusion de samedi a déclenché de vives réactions au sein de la majorité. "Voilà sans doute la manière dont M. Drouet et ses indéfectibles soutiens comptaient 'entrer à l'Elysée'. Voilà le résultat des dérives verbales et des appels à l'insurrection. Honte aux pyromanes de la République", a tweeté le secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement, Marc Fesneau, dont les bureaux sont dans le même lieu que ceux de Benjamin Griveaux.
"Derrière les fonctions, il y a aussi un humain, père de jeunes enfants... où est la fraternité?", s'est émue la secrétaire d'Etat Marlène Schiappa.


L'opposition condamne mollement les violences
Le leader de la Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, soutien des "gilets jaunes", a lui mollement condamné cette action. "Qui sème le vent, récolte la tempête. Benjamin Griveaux parlait 'd'aller plus loin dans le changement, d'être plus radicaux': il a dû évacuer son ministère. Je condamne les violences, mais aussi la volonté de l'exécutif d'envenimer la situation", a-t-il affirmé.
La porte-parole des Républicains, Lydia Guirous, tout en condamnant "fermement" des violences "inadmissibles", a cité Molière en déclarant que "le mépris est une pilule qu'on peut avaler mais qu'on ne peut mâcher".
Selon le porte-parole du PS, Pierre Jouvet, "aucune contestation ne justifie de frapper des policiers à terre, d'attaquer un ministre, de casser, de brûler". "Ces violences sont l'oeuvre de voyous qui veulent faire dégénérer le mouvement et discréditer les revendications" des "gilets jaunes", a-t-il écrit sur Twitter.

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